Festival Very Bad Mother

Quelle chance de pouvoir participer à ce festival de réinvention des domaines liés au taf de parent…

… qui se définit comme « la Kermesse feministo punk à Concarneau le week-end de pâques 2020 (le 11 et 12 avril 2020).
Daron.nes précaires, célibs, racisées, queer, antifa… construisons ensemble de nouvelles parentalités qui sortent du cadre tout moisi de « un papa une maman ». »
Avec un programme qui donne envie de participer à tous les ateliers, cette participation est l’occasion sur ce post de partager un vécu de parents trans et de donner une définition arbitraire, temporaire et à construire
(–> All good vibes are welcomed !!!<3 ) hors des sentiers dessinés par les non concernées qui parlent à notre place.

Cet article est écrit sous l’angle de mon vécu, et n’engage donc que moi : chacun.e à son histoire, sa perception, sa manière de faire.
L’idée est ici de partager à la fois une volonté militante de changement d’attitude des personnes cis vis à vis des parents trans et de poser une base de constats personnels .

C’est quoi la Transparentalité ? 

C’est le fait d’être parent ET trans (Même sur La Toile : y’a pas de fiche Wikipedia dessus ! 🙂 )
Ça implique de communiquer sur les bases de respect et de compréhension des personnes trans avec ses / son enfant(s);
De transmettre dans sa façon d’accompagner les enfants une logique qui leur permet de voir autres choses qu’un monde social formaté selon une dynamique normative binaire, diffusée à l’école, notamment. 

Qui dit partager avec son enfant sur ces questions précises, dit aussi déboulonner les tabous et apriori véhiculés autour de lui. 

C’est aussi lui rendre le plus beau service que l’on puisse imaginer : Faciliter cette prise de conscience (trans)féministe et militante du monde binaire et (cis)normatif qui nous entoure. 

De l’urgence de prendre la parole quand on est trans ET parent(s)

L’ Absence abyssale et dramatique de ressources sur les parents trans que ce soit en ligne ou dans les librairies, réalisées par les personnes concernées, sous entend l’importance (et la rareté!) des prises de paroles sur ce sujet.
Ca implique aussi la création de supports pour transmettre une existence qui n’est pas documentée de manière conventionnelle. 

Déboulonner les Clichés 

Dès qu’il s’agit d’enfants, en tant que parents on est confronté, à l’entourage indirect, les copains copines, leurs parent.e.s, (…) l’école, si iels sont scolarisé.e.s. Confronté.E.s parce qu’il va souvent s’agir d’un travail de fond de remise en forme des mots attitudes et clichés colportés. Le fait que des personnes trans soient des parents est un tabou et est traité majoritairement sous l’angle du sensationnalisme ou du voyeurisme*.  
Pour démonter les clichés, Il faut prêter attention au vocabulaire. On parle de transidentité pour parler de personnes trans, et c’est le terme légitime et respectueux. L’autre terme que je ne citerai pas et qui a malheureusement été employé trop longtemps à tort renvoie à la sexualité. Or genre et sexualité sont deux choses différentes ! Cet amalgame de terminologie est utilisé pour prétendre que la transidentité ne concerne pas les enfants.
Mais en fait, c’est un enjeu éducatif : si l’on souhaite que les mentalités restrictives changent envers les personnes trans, il est nécessaire de transmettre à travers la pédagogie que le monde n’est pas binaire homme-femme. 

Revisiter le vocabulaire 

Le vocabulaire et les règles de bienveillance de traitement sont primordiales à saisir pour une vie en commun. Ca demande au départ de déconstruire des habitudes archétypales et des constructions sociales, mais ça vient très vite. 
Le prétexte de « sauver les enfants » amène vers l’autre cliché : les enfants de parents trans sont malheureux, troublés, instables … La stabilité d’un enfant dépend surtout de son bien-être et du soin qu’on lui porte. Indifféremment du genre, un enfant se construit autour de modèles adultes qui lui donnent de l’amour. De même pour le cliché récurrent lié à la cisnormativité et à l’attribution des rôles genrés : un papa, une maman, gnagnagna … Les enfants ont besoin d’adultes qui les aiment, indéniablement. Iels choisissent leurs figures masculines et féminines parmi leur entourage et fréquentation pas seulement sur l’image de leurs parents .

PMA – GPA : Un déni de droits humains

Si les mentalités ont évoluées en 20 ans grâce aux combats militants qui ont été menés, en revanche il semble que les institutions reculent.

Dans la récente loi sur la PMA, les personnes trans ont été volontairement exclues des textes votés. Et ce malgré les amendements émis pour remédier à cette exclusion. Les femmes trans ne peuvent légalement pas préserver leurs gamètes auprès des CECOS (Les CECOS sont des centres qui regroupent plusieurs professionnels de santé qui mettent en œuvre Le don de gamètes et d’embryons, La préservation de la fertilité féminine et masculine) et la PMA a été refusé aux hommes trans.
Cette loi stigmatise encore plus les personnes trans  et l’accès à la parentalité reste un combat à mener.

Festival Very Bad Mother à Concarneau le 11 et 12 avril 2020

Site oueb : https://verybadmother.wordpress.com/
Programme du Festival : https://verybadmother.wordpress.com/programme/
Page facebook pour les infos : https://www.facebook.com/verybadmother/

J’animerais
– l’Atelier Bd pour les pré-ados –
– Atelier transparentalités avec Adel Tincelin, en mixité choisi, entre espace de paroles puis narration en bd.
Viendez nombreuxes !